Personnes habilitées à faire une offre de reprise d’une entreprise en liquidation judiciaire

Personnes habilitées à faire une offre de reprise d’une entreprise en liquidation judiciaire

Publié le : 30/12/2021 30 décembre déc. 12 2021

La faillite d’une entreprise, c’est-à-dire son placement en liquidation judiciaire, n’est pas obligatoirement synonyme d’extinction pour cette dernière, puisqu’il est toujours possible pour un tiers d’acquérir la structure. La loi offre, dans des conditions déterminées, deux possibilités de reprise d’une entreprise en liquidation judiciaire : soit par cession des actifs du débiteur, soit par cession d’entreprise. 
Toutefois, seules certaines personnes peuvent faire une offre de reprise sur cette entreprise. 


En réalité, il n’existe pas de liste exhaustive de personnes habilitées à pouvoir reprendre une entreprise placée en procédure de liquidation judiciaire, il s’agira classiquement de créanciers de l’entreprise, sinon des associés de la personne morale. 
 
La société mère ou une des filiales de la société placée en liquidation judiciaire peuvent se porter acquéreuses. 

D’autre part, il existe des catégories de personnes pour lesquelles il est formellement interdit de reprendre l’entreprise en faillite. Il s’agit : 
  • De la personne morale elle-même visée par la procédure collective ; 
  • Des dirigeants de droit ou de fait de la personne morale en liquidation judiciaire. Ainsi, l’associé majoritaire, s’il est considéré comme dirigeant de fait, ne pourra pas ici faire une offre ;
  • Des parents ou alliés jusqu’au deuxième degré du dirigeant ;
  • Les personnes qui ont, ou qui ont eu, la qualité de contrôleur au cours de la procédure de liquidation. Les créanciers nommés contrôleurs ne pourront pas se porter acquéreurs. 

Cependant, sur requête du ministère public, le Tribunal de commerce pourra autoriser la cession de l’entreprise en liquidation judiciaire au profit d’un des proches du dirigeant, de même que le juge commissaire peut accorder à ces mêmes proches, la cession d’un actif isolé de l’entreprise. 

Dans les mêmes conditions que celles citées précédemment, l’interdiction de reprise pour les personnes désignées s’étend aux biens mobiliers et immobiliers appartenant à l’entreprise placée en liquidation judiciaire, y compris les parts, les titres de capital ou les valeurs mobilières, et ce durant les cinq années qui suivent la cession de l’entreprise. 

Et si les personnes désignées par la loi comme non habilitées à formuler une offre de reprise pour l’entreprise en liquidation judiciaire souhaitent contourner cette interdiction en enchérissant sur les biens de l’entreprise vendus aux enchères, la jurisprudence a rappelé qu’un tel comportement était interdit (Cass. com 03/02/2021 n°19-20.616). 


Étant précisé que tout candidat à la reprise d’une entreprise placée en procédure de liquidation judiciaire devra se présenter devant la chambre du conseil du Tribunal de commerce, afin d’exposer oralement son projet de reprise, ce qui implique pour lui d’être bien préparé, notamment en ayant élaboré un dossier complet et sérieux, nécessitant l’accompagnement d’un avocat spécialisé en la matière. 


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