L’impact de la faute inexcusable de l’employeur sur la réparation des accidents du travail
Publié le :
08/01/2025
08
janvier
janv.
01
2025
Lorsque l’employeur a conscience d’un danger menaçant un salarié, mais qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir un accident du travail ou une maladie professionnelle, sa faute inexcusable peut être caractérisée. Cette situation ouvre droit à des un régime spécifique de faveur pour le salarié victime.
Qu’est-ce que la faute inexcusable ?
La faute inexcusable est une notion jurisprudentielle définie comme un manquement de l’employeur à son obligation de sécurité. Elle peut être retenue lorsque l’employeur, conscient ou présumé conscient du danger auquel était exposé le salarié, n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver (cass. civ 2ème du 8 octobre 2020, n°18-25.021).Pour que la faute inexcusable soit caractérisée, un lien de causalité doit être démontré entre le manquement de l’employeur et l’accident ou la maladie. La charge de la preuve incombe alors au salarié ou à ses ayants droit. Cependant, cette faute est présumée dans certaines situations :
- Pour les salariés en CDD, intérimaires ou stagiaires privés, dépourvus d’une formation à la sécurité renforcée prévue par l’article L.4154-2 du Code du travail ;
- Lorsque le salarié victime de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle a lui-même, ou par l’intermédiaire d’un membre du comité social et économique (CSE), signalé à l’employeur un risque qui s’est matérialisé.
La réparation des accidents du travail en cas de faute inexcusable
En principe, les accidents du travail et les maladies professionnelles sont indemnisés de manière forfaitaire, excluant toute action directe en responsabilité contre l’employeur. Si la faute inexcusable est reconnue, le régime d’indemnisation évolue significativement.Selon l’article L.452-3 du Code de la Sécurité sociale, le salarié victime peut prétendre à :
- La majoration des indemnités journalières ;
- La réparation intégrale des préjudices (souffrances physiques et morales endurées, préjudice esthétique, préjudice d’agrément).
Pour ce faire, le salarié dispose d’un délai de deux ans pour engager une action en reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur, conformément à l’article L.431-2 du Code de la Sécurité sociale. Ce délai court à compter du jour de l’accident, du jour de la cessation du travail, du jour de l’arrêt du paiement des indemnités journalières ou du jour de la reconnaissance de l’origine professionnelle de l’accident.
S’agissant d’une maladie professionnelle, le point de départ du délai débute à la date à laquelle le salarié est informé par un certificat médical, du lien possible entre son affection et l’activité professionnelle ou à défaut, à la date de cessation du travail.
BERTÉ ASSOCIÉS Avocats Conseils
Historique
-
IMMOBILIER – Manquement à l'obligation de délivrance conforme pour un chemin d'accès non aménageable
Publié le : 08/01/2025 08 janvier janv. 01 2025Veille JuridiqueDans un arrêt du 5 décembre 2024, la Cour de cassation a confirmé la décision de la cour d'appel ayant retenu que des vendeurs avaient manqué à leur obligation de délivrance conforme...
-
URBANISME – Participation du public pour certains projets soumis à autorisation d'urbanisme
Publié le : 08/01/2025 08 janvier janv. 01 2025Veille JuridiqueUn décret du 30 décembre 2024, modifiant le code de l'urbanisme, introduit une nouvelle obligation de participation du public pour certains projets d'urbanisme à proximité d’installations classées...
-
OBLIGATIONS – Force majeure et continuité du service public : quand la sécheresse redéfinit les obligations contractuelles
Publié le : 07/01/2025 07 janvier janv. 01 2025Veille JuridiqueEn matière de contrats de service public, les obligations de continuité et de qualité sont essentielles. Toutefois, des circonstances exceptionnelles, telles que la force majeure, peuvent en perturber l’exécution et soulever des litiges concernant leurs limites et leurs effets sur les droits des usagers...