SOCIÉTÉS – Violation des statuts d’une SAS et sanction de nullité : revirement jurisprudentiel
Publié le :
30/03/2023
30
mars
mars
03
2023
Cass. com du 15 mars 2023, n°21-18.324
Jusqu’à présent, la Cour de cassation jugeait qu’en matière de non-respect des dispositions statutaires d’une SAS, les décisions prises en violation ne pouvaient être frappées de nullité, que lorsqu’elles portaient sur une disposition impérative du livre II du Code de commerce, ou résultaient de la violation d’une loi relative aux contrats, et que sous réserve des cas dans lesquels il a été fait usage de la faculté, ouverte par une disposition impérative, d’aménager conventionnellement la règle posée par celle-ci, le non-respect des stipulations contenues dans les statuts ou dans le règlement intérieur n’est pas sanctionné par la nullité (Com., 18 mai 2010, pourvoi n° 09-14.855).
Alors saisie pour l’annulation de nombreuses assemblées générales ordinaires et extraordinaires d’une SAS et de toutes les décisions collectives, des suites de l’absence de convocation d’un des actionnaires, la Haute juridiction a opéré un revirement de jurisprudence sur ce point-là le 15 mars dernier.
Après avoir rappelé que le fonctionnement des SAS repose principalement sur la liberté statutaire qui est accordée aux actionnaires, la chambre commerciale précise qu'il en découle que le respect des dispositions statutaires qui, conformément à l’article L 227-9, alinéa 1er, du code de commerce, déterminent les décisions qui doivent être prises collectivement par les associés et les formes et conditions dans lesquelles elles doivent l’être, est essentiel au bon fonctionnement de la société et à la sécurité de ses actes.
Reconnaissant que sa jurisprudence antérieure apportait des limitations à la possibilité de voir sanctionner par la nullité la méconnaissance de ces dispositions statutaires, de sorte que leur violation ne puisse être sanctionnée, la Cour de cassation invite désormais les juges, à faire application de l’alinéa 4 de l’article L. 227-9 du code de commerce, « institué afin de compléter, pour les sociétés par actions simplifiées, le régime de droit commun des nullités des actes ou délibérations des sociétés, tel qu’il résulte de l’article L. 235-1, alinéa 2, du code de commerce », comme « visant les décisions prises en violation de clauses statutaires stipulées en application du premier alinéa et permettant, lorsque cette violation est de nature à influer sur le résultat du processus de décision, à tout intéressé d’en poursuivre l’annulation ».
Lire la décision...
Historique
-
COMMERCIAL - La probabilité de gains suffit pour indemniser la perte de chance
Publié le : 31/03/2023 31 mars mars 03 2023Veille JuridiqueCass. com. du 15 mars 2023, n° 21-18.241
Au visa des articles 1147 et 1382 du Code civil, dans leur rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016, et du principe de réparation intégrale, la Cour de cassation confirme que toute perte de chance ouvre droit à réparation intégrale, dès lors que la réalisation de l’évènement attendu est probable... -
SOCIÉTÉS – Violation des statuts d’une SAS et sanction de nullité : revirement jurisprudentiel
Publié le : 30/03/2023 30 mars mars 03 2023Veille JuridiqueCass. com du 15 mars 2023, n°21-18.324
Jusqu’à présent, la Cour de cassation jugeait qu’en matière de non-respect des dispositions statutaires d’une SAS, les décisions prises en violation ne pouvaient être frappées de nullité, que lorsqu’elles portaient sur une disposition impérative du livre II du Code de commerce, ou résultaient de la violation d’une loi relative aux contrats, et que sous réserve des cas dans lesquels il a été fait usage de la faculté, ouverte par une disposition impérative, d’aménager conventionnellement la règle posée par celle-ci, le non-respect des stipulations contenues dans les statuts ou dans le règlement intérieur n’est pas sanctionné par la nullité (Com., 18 mai 2010, pourvoi n° 09-14.855)... -
FISCAL – Exonération de taxe de publicité foncière ou de droits d'enregistrement et cas de force majeure
Publié le : 29/03/2023 29 mars mars 03 2023Veille JuridiqueCass. com du 15 mars 2023, n° 21-11.876
Une société avait acquis un ensemble immobilier, et s’était engagée à y démolir les bâtiments existants et édifier des constructions dans un délai de quatre ans, afin de bénéficier de l'exonération des droits d'enregistrement et de la taxe de publicité foncière prévue à l'article 1594-0 G du code général des impôts...
-
FAMILLE – Répartition des frais d'entretien et d'éducation : le juge ne doit pas dénaturer les écrits
Publié le : 29/03/2023 29 mars mars 03 2023Veille JuridiqueCass. civ 1ère du 15 mars 2023, n°22-11.645
Par un arrêt du 15 mars 2023, la Cour de cassation rappelle l’obligation pour le juge de ne pas dénaturer l’écrit qui lui est soumis...